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ET NOUS LES FILLES ....

Cet onglet comporte 2 articles

   

1 - LES FILLES HPI, CES INCONNUES !

 

Les filles à Haut Potentiel Intellectuel sont aussi nombreuses que les garçons, mais moins souvent repérées. Elles sont discrètes et ne sont pas particulièrement visibles. Elles ont des possibilités qu’elles cachent et adaptent pour disparaitre dans la norme.

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Différentes, en décalage, un mode de fonctionnement atypique les caractérise.

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D’ailleurs, quand on cite des HPI célèbres, ce sont souvent des noms masculins qui viennent à l’esprit Einstein, Mozart, et pourtant en proportion, il y a autant de femmes que d’hommes HPI.…

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Et les femmes, qu’est-ce qui les distingue ?

Souvent elles demeurent inconnues mais on peut citer Marie Curie, Camille Claudel, Sharon Stone,

Jodie Foster, Amélie Nothomb….et Alizé Lim.

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On a plus souvent identifié les hommes parce qu’ils savent se faire remarquer par leur comportement qui remet en question bruyamment la société alors on les teste pour leur proposer un accompagnement adapté.

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Les troubles chez les filles sont discrets, internalisés et donc passent inaperçus. Les filles peuvent avoir du mal à gérer les interactions sociales, elles sont parfois victimes de leur empathie et sensibilité.

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Certaines ayant d’excellentes performances sont rejetées alors, pour être intégrées, elles se cachent, ce qui peut impliquer une perte de confiance en elles et mettre à mal leur avenir.

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D’autre part, on a tendance à ne pas socialiser les filles et les garçons de la même manière, les stéréotypes ont la vie dure !

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Les filles ont tendance à douter plus souvent de leurs capacités, elles ont peur de l’échec et ne prennent pas trop de risques. Elles ont tendance à se dévaloriser et à perdre confiance. Elles s’attachent également à répondre exactement aux attentes des adultes.

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Monique de Kermadec, psychologue, clinicienne et psychanalyste dans son ouvrage « La femme surdouée » Ed. Albin Michel déclare que « Les femmes vivent dans une société qui a toujours un peu de mal à les comprendre en tant que femmes, alors avec le paramètre HP, cette opacité est encore plus grande. »

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Le rôle social lui impose le masque du syndrome de l’imposteur contre lequel elle doit lutter pour se révéler à elle-même et aux autres. Ce n’est tout de même pas facile de vivre dans la tête d’une HPI car l’ennui, la routine, les émotions, le manque de stimulation n’ont pas de sexe.

 

Quelles sont les caractéristiques de ces filles HPI qui les distinguent des autres ?

- Sensibilité hors norme et maturité avancée.

- Penser tout le temps et différemment et ne jamais se contenter de réponses toutes faites et de solutions flagrantes, quand une problématique se présente, elles la creusent jusqu’à trouver la solution.

- Hyper conscience des questions d’ordre existentiel. 

- Submergées par les tempêtes émotionnelles, avec des sentiments d’anormalité, de bizarrerie.

- Sur adaptation pour échapper aux radars.

- Sentiment de très grande solitude, autodestruction parfois pour être dans la norme. Honte d’être différente.

- Souvent brillante grâce à ses facilités intellectuelles (pas toujours car elle peut avoir un trouble associé), mais cela ne va pas être très valorisé pour atteindre des objectifs de victoire, d’indépendance, de réussites scolaire et sociale.

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Elles pratiquent le camouflage  jusqu’à se dévaloriser, dégrader leurs performances scolaires (les conséquences d’un effet pygmalion qui a perduré durant leur scolarité), elles tombent parfois dans la dépression et le décrochage…anorexie…borderline…trouble de l’anxiété…mauvaise estime de soi…mal être permanent.. harcèlement parce que différentes..

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Elles sont également réputées plus scolaires, plus discrètes, et plus soucieuses de s’intégrer au groupe au risque de s’effacer et de brider leur personnalité (jusqu’à se créer un faux-self JC Terrassier).

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Les filles sont souvent dépistées tardivement, parfois à l’âge adulte quand elles comprennent que le haut potentiel de leur fils ou fille vient également du leur.

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« Le diagnostic agit comme une révélation, qui leur donne la permission d’être elles-mêmes et de tomber le masque pris pour se faire adopter. » Monique de Kernadec.

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Prise de conscience, cette étape est importante, elle permet de mieux connaitre son fonctionnement intellectuel et affectif.

Mieux s’accepter, mieux développer ses capacités et aller vers l’épanouissement personnel.

 

Aidons les à lâcher prise et à s’intégrer dans le groupe, dans la société, telles qu’elles sont sans brider leur personnalité ! Elles sont performantes, il suffit parfois de les accompagner dans les questions profondes et existentielles qu’elles se posent à l’infini afin qu'elles se sentent comprises et acceptées dans leur différence !

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Auteure : Faïza Alami

     Cheffe d’établissement à la retraite, ayant mis en place entre 2012 – 2017 un dispositif         

     d’accompagnement et de prise en charge des HPI au collège Les Battières- Lyon.

 

 

2 - Les filles à Haut Potentiel, un groupe à risque ?

 

 

   Parce que les filles à Haut Potentiel Intellectuel sont moins repérées que les garçons, elles ne bénéficient ni du soutien, ni de la stimulation appropriés. Cette identification réduite des filles HP est en partie due au fait que, de manière générale, les filles manifestent leur ennui et leur mécontentement de façon moins explicite en classe que les garçons. Elles ont tendance à s’isoler et à se conformer plutôt qu’à se comporter d’une façon qui attirerait l’attention de leur entourage. 

L’objectif n’est pas de rendre systématique l’identification des filles pour atteindre les mêmes quotas que les garçons, ce qui serait discriminatoire en soi et dénué de sens. Toutefois, actuellement, seul un tiers d’entre elles sont formellement identifiées. Ce qui importe est que leur entourage connaisse les critères d’identification propres aux filles afin qu’elles puissent être reconnues, stimulées et accompagnées en fonction de leur potentiel et de leurs besoins. Dotées d’une grande capacité d’adaptation, l’identification précoce de leur haut potentiel permet aux filles douées d’éviter de se limiter pour être en conformité aux attentes de leur entourage.

 

   Des critères d’identification stéréotypés

Les critères d’identification appliqués par l’environnement scolaire et familial sont en effet, aujourd’hui encore, majoritairement basés sur des observations faites sur les garçons, soit des comportements typiques adoptés par ces derniers. Contrairement à la plupart des garçons HP, les filles HP n’attirent pas l’attention des enseignants car elles ne dérangent pas les cours. Les filles uniques, les filles aînées sans frère ou avec une grande différence d’âge entre elles et leur frère plus jeune ont davantage de chance d’être repérées.

 

   Les filles HP à l’école

Les filles HP auront tendance à se sur-adapter, souvent au point d’inhiber leur potentiel. En classe, elles s’occupent, dessinent et lisent souvent pendant de longs moments, ne dérangent pas les cours et ne donnent pas l’impression de s’ennuyer ou d’être sous-stimulées. Ce sont de véritables        « caméléons ». Comme elles semblent bien intégrées dans la classe, qu’elles sont appliquées et que leurs résultats scolaires sont bons, voire excellents, leurs parents et leurs enseignants auront ainsi l’impression qu’elles « vont bien ».

À l’adolescence, les filles HP sont encore plus difficilement détectées, car elles ont tendance à nier leur potentiel afin de maintenir leurs interactions sociales et d’être acceptées par leurs pairs.

 

   Les risques des filles HP

Très jeunes déjà, elles intègrent en effet les facteurs externes comme les valeurs et stéréotypes de genre, transmis souvent inconsciemment par leurs parents et leurs enseignants, ainsi que l’influence des pairs. Des facteurs internes comme le perfectionnisme, l’intensité, le manque de confiance en soi et en leurs capacités, le besoin de contrôle, la peur de l’échec et la crainte du succès, empêchent leur affirmation de soi et la réalisation de leur potentiel exceptionnel.

Sur le long terme, leur volonté d’apprendre et de s’investir, ainsi que leurs ambitions de réussite, diminuent. Leurs résultats scolaires baissent et un bilan de QI ne semble pas se justifier car « elles ne sont pas si douées que ça ».

En l’absence d’un bilan, les filles HP restent minoritaires dans les regroupements de jeunes à haut potentiel et dans les programmes d’excellence et bénéficient moins de ces outils de soutien.

C’est souvent à l’âge adulte et après des années de souffrance que leur haut potentiel est identifié. 

 

Le rôle des adultes :

Il est donc indispensable que les adultes qui entourent les filles HP, parents et professionnels, partagent régulièrement leurs observations respectives, afin de réagir à des changements significatifs d’attitude et de comportement chez des filles jusque-là sans problèmes apparents. Elles ont besoin de nous, adultes, pour pouvoir s’épanouir et développer harmonieusement leurs capacités intellectuelles et affectives et aller au bout de leurs rêves.

 

Auteure : Doris Perrodin-Carlen,

   spécialiste de l’éducation des enfants et adolescents HPI,

   diplomée ECHA (European Council for High Ability),

   auteure de « Et si elle était surdouée ? » édition SZH/CSPS (2015) et de

   « Douée ? Moi ? » Edition ASEHP (2017),

   co-auteure de « 100+ idées pour accompagner les enfants à haut potentiel » Edition Tom Pousse (2021).

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